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Villa Vénitienne

Villa Vénitienne - VICHY UNESCO

Alors que la vogue des villas connaît son apogée à Vichy, Jean-Baptiste Lambert commande à Henri Décoret un bâtiment de style vénitien, susceptible d’abriter ses activités de marchand de tableaux ainsi que ses appartements privés. Construite en 1897, la bâtisse constitue l’une des plus spectaculaires villas de la station thermale.

Dans son ouvrage Villas de la Belle Époque, Fabienne Pouradier Duteil souligne « la profusion des décorations sculptées ornant la façade » : le lion de Saint Marc règne sur les six angles des balcons du premier étage, une série de têtes de lion jalonnant la corniche qui surplombe le second.

Une villa unique en son genre à Vichy

Ses goûts, mais surtout son métier, ont « sans doute incité le propriétaire à donner des directives précises à l’architecte. Pour répondre à ses attentes, Henri Décoret s’est vraisemblablement inspiré de plusieurs palais de la Cité des Doges, tels que le Palazzo Loredan dell’ Ambasciatore ou encore le Ca Giustinian qui présentent une composition de façade comparable. Le modèle le plus souvent cité reste cependant le Ca d’Oro.

Quelles que soient ses références, la Villa relève plus précisément de la période gothique (XIVème-XVème siècles) du style vénitien, comme en témoignent les arcs en ogive, les colonnes torses ou les chapiteaux en feuilles de chou. » Associant la brique et la pierre blanche typiques de ces constructions, sa façade se divise en trois parties horizontales et verticales. « Déjà propriétaire de deux magasins à Cannes et à Marseille, le galeriste voulait utiliser sa demeure vichyssoise comme une véritable carte de visite. »

Une villa à double vocation

La villa occupe une parcelle allongée, son côté le plus large donnant sur l’actuelle rue de Belgique. Outre son sous-sol pouvant servir d’entrepôt, elle comporte deux étages occupés chacun par un appartement. Le grand hall aménagé sur la gauche de sa façade permet d’accéder à un rez-de-chaussée surélevé desservant la cage d’escalier et un premier appartement où Jean-Baptiste Lambert expose les œuvres proposées à sa clientèle. « La rampe d’escalier est munie d’une balustrade identique à celle des balcons. Plafonds à la française et cheminées en marbre sont les seuls éléments remarquables des appartements. »  

Affiche, 1906, Aroud laval (Fonds patrimoniaux Ville de Vichy)
Carte postale, 1911, (Fonds patrimoniaux de la Ville de Vichy)

Si la plupart des villas sont louées meublées aux curistes et autres « buveurs d’eau », certaines sont construites à la demande de « familles, qui connaissant Vichy pour l’avoir habitée une ou deux saisons, viennent définitivement s’y fixer. » (La Semaine de Cusset –Vichy du 30 janvier 1892). C’est à Vichy que Jean-Baptiste Lambert décide d’accrocher ses tableaux et de s’installer avec sa famille pendant une dizaine d’années.

Carte postale (Fonds patrimoniaux de la Ville de Vichy)

Une copie labélisée

En 1911, le célèbre marchand d’art parisien Georges Bernheim reprend les lieux pour y tenir galerie. Il occupe l’un des appartements, louant l’autre à un médecin. La villa est aujourd’hui divisée en trois appartements indépendants.

À l’origine « simple » variation sur le thème des palais emblématiques de la Cité des Doges, la Villa Vénitienne est dorénavant reconnue comme une œuvre architecturale à part entière. Sa façade sur rue, sa toiture en tuile à deux pans, sa cage d’escalier et son vestibule sont inscrits à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1990.


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