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Le kiosque à musique du Parc des Bourins

Le kiosque à musique du Parc des Bourins - VICHY UNESCO

Édifié en 1874 dans le Parc des Sources, le Kiosque dit « de la Restauration » a été reconstruit d’après les dessins de Gustave Simon. Il a trouvé sa place définitive dans le Parc des Bourins en 1928.

À la fin du 19ème siècle,  le Parc des Sources abritait deux kiosques à musique: l’un dans le jardin de la musique du Casino et l’autre dans le jardin de la Restauration. Construit juste après le Second Empire, ce kiosque plus modeste accueillait les bals d’enfants et les concerts de milieu d’après-midi.

Carte postale, vers 1910 (Fonds patrimoniaux Ville de Vichy)

D’un parc à l’autre

Avant la venue de Napoléon III, Vichy disposait du seul Parc des Sources. Entre 1861 et 1863, des terrains parsemés de boires périodiquement recouverts par les eaux de la rivière vont être aménagés à la demande de l’Empereur. Ils sont prolongés au sud par le nouveau Parc des Bourins créé sur les rives marécageuses de l’Allier en 1905. Sa conception « à l’anglaise » est confiée à l’horticulteur moulinois Treyve-Marie. Il dote le Quartier de France de « pelouses et ombrages chatoyants », au milieu desquels le kiosque à musique est finalement installé. Dessiné en 1910 par l’architecte de la Compagnie Fermière de Vichy, Gustave Simon, il est officiellement inauguré  « en grande pompe » par la Chatouille, l’harmonie municipale des Bourins, et la chorale des Travailleurs de Vichy. (Cf. Journal de Vichy- Juin 1928)

Une architecture originale

De forme octogonale, la ferronnerie du kiosque s’épanouit en frises de rosaces polylobées reliant les huit colonnettes qui portent le toit. Ce garde-corps métallique est composé d’un treillage de lames rivetées percées par les rosaces, à l’intérieur desquelles sont placées des moulures en fonte représentant des conques crachant de l’eau. Autant de détails ornementaux qui lui confèrent toute son originalité. Outre les coquilles en lieu et place des notes de musique, il se différencie également du kiosque de la source de l’Hôpital par la présence d’un escalier d’accès unique. 

Tandis que le plancher sert de caisse de résonance, son estrade en bois surélevée repose sur un soubassement maçonné qui permet au kiosque d’accueillir des orchestres. Le plafond en parquet est, quant à lui, compartimenté par des moulures saillantes.

Un kiosque délaissé 

Trop éloigné du quartier thermal, le désormais Kiosque du parc des Bourins ne parvient pas à attirer les foules, les curistes se concentrant au parc des Sources où un autre kiosque a été construit. Déserté par les orchestres et le public, il sombre lentement dans l’indifférence générale. En 1986, le Kiosque du parc des Bourins est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, échappant ainsi à la destruction. Très sensible à la dégradation du pavillon devant lequel il passe tous les jours, Jacques Thierry entend « sauver cet édifice qui fait partie intégrante du patrimoine vichyssois. » Alors inspecteur général de l’Éducation nationale et correspondant académique, il va monter avec le Rectorat de Clermont-Ferrand « un projet  pédagogique et patrimonial unique en son genre. Il rassemble des jeunes et des professionnels autour d’objectifs didactiques permettant une restauration dans les règles de l’art. »

Un chantier pédagogique d’envergure

En 2005, l’Association pour la défense et la sauvegarde du patrimoine architectural du bassin de Vichy est constituée. Elle regroupe les principaux partenaires du projet : Ville, Rectorat, Région, groupement Cobaty, Fédération du Bâtiment de l’Allier, AGEFA/CGPME. La rénovation du kiosque prend la forme d’un vaste chantier pédagogique impliquant neuf établissements d’enseignement professionnel de la région Auvergne. Divers corps de métiers et des  compagnons du devoir d’entreprises de couverture sont à leurs côtés pour relever le défi. « Tout ou presque est à refaire… Les eaux pluviales s’évacuant par ses colonnes creuses, le pavillon souffre d’une érosion structurelle. Il nous a fallu aller dans l’Académie de Grenoble pour faire fondre des colonnes à l’identique. » Les structures du kiosque sont déposées à l’automne 2005 et l’ensemble de l’ouvrage se trouve démonté pièce par pièce. Le chantier durera plus de six ans au cours desquels ses assises (réfection des pierres d’angle), sa charpente, son plafond et son plancher en bois, sa couverture en zinc et ses structures décoratives en acier sont déposés puis rénovés avant d’être reposés. « À chacune des étapes, professionnels aguerris, professeurs, élèves et apprentis font preuve de motivation et de patience, conjuguant ensemble l’envie d’apprendre et de transmettre des savoir faire. » Plusieurs centaines vont se succéder sur le site jusqu’à l’inauguration qui marque la renaissance du kiosque en 2011.

Fort du nouveau souffle impulsé, le Kiosque des Bourins fait à nouveau résonner la musique et les chants dans le parc éponyme.


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