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La synagogue de Vichy

La synagogue de Vichy - VICHY UNESCO

Des plans de la ville de Vichy datant de 1867 mentionnent un quartier proche de la gare dénommé « la ville aux Juifs » dont l’existence est attestée dès le XIVème siècle. Alors qu’un simple oratoire ne suffit plus pour permettre aux curistes venus du monde entier de pratiquer leur culte, la synagogue est construite en 1933. Près d’un siècle plus tard, elle continue d’accueillir la communauté juive locale ainsi que les curistes et les touristes de passage l’année durant.

L’entre-deux-guerres marque à la fois l’attractivité accrue des villes et l’explosion du thermalisme, contribuant tous deux à l’essor de la « Reine des villes d’eaux ».

Comme sa voisine l’église Notre-Dame-des-Malades réalisée simultanément par les mêmes architectes Antoine Chanet et Jean Liogier, la synagogue a été en partie financée par les dons des fidèles, vichyssois ou curistes. Le bâtiment est édifié à l’entrée d’un passage rue du Maréchal Foch, sur un terrain offert par la Compagnie Fermière pour une durée de cent ans et récemment racheté « grâce à la générosité d’un de nos fidèles. »  Alors que Notre-Dame-des-Malades affiche un style Art déco haut en couleur, la synagogue se distingue par le retour des architectes à un certain classicisme moderne.

De part et d’autre de l’entrée, une étoile juive sous laquelle sont inscrits en hébreu cinq des Dix commandements reçus par Moïse se détache en noir sur la façade blanche. 

Une synagogue unique dans l’Allier

La Présidente de la Communauté Israélite de Vichy et ses environs souligne l’importance de ce lieu de culte « sobre et élégant », dont l’inauguration le 10 juillet 1933 avait rassemblé de nombreuses personnalités civiles de l’époque : ministre, maire, sous-préfet, procureur de la République, etc. « C’est la première synagogue d’Auvergne et sa cérémonie inaugurale présidée par le grand rabbin du Consistoire Central des Israélites de France a constitué un véritable événement. »     

Carte postale (Fonds Patrimoniaux de la Ville de VIchy)

Un parcours de mémoire

Rien ou presque n’a été modifié depuis. Après la Seconde Guerre Mondiale, plusieurs plaques commémoratives ont été installées sur ses murs à l’intérieur afin de préserver le souvenir de « ceux dont il ne reste que le nom » comme le disait Simone Veil. Le nom, le prénom, (mais aussi l’âge pour les enfants) des 362 déportés de l’Allier, victimes de l’État français, ont été gravés dans le marbre. « De nombreuses personnes viennent se recueillir sur place, certaines nous écrivent régulièrement. »  Arrêtés à Brout-Vernet, Joseph Cogan, sa fille Fanny (6 ans) et son fils Albert (2 ans) figurent sur cette liste. « Sa femme, qui était  en train d’accoucher à l’hôpital, a échappé à la rafle avec son nouveau-né. Devenu adulte, il a fait le voyage spécialement d’Australie où il vit, pour rendre hommage à sa famille disparue. La Synagogue représente l’endroit emblématique de cette mémoire juive à Vichy. » Elle témoigne par ailleurs de la diversité des confessions des curistes venant à Vichy.


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