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Le Passage Giboin

d’un jardin à une artère commerçante réputée

Le Passage Giboin - VICHY UNESCO

Lien entre le Grand Casino et l’église Saint-Louis, le passage Giboin est souvent réduit à sa ruelle commerçante couverte. Mais de sa création en 1888 à la fermeture, en 1992, de l’hôtel Mombrun et du casino auquel il doit son existence.

Situé au cœur du centre-ville de Vichy, le passage Giboin est un trait d’union entre le Grand Casino et l’église Saint-Louis. Construit en 1888, il doit son existence à une initiative privée et au développement de l’hôtel Mombrun et du casino.  Car dans ce quartier, tout est allé très vite. « Le premier plan napoléonien, réalisé en 1812, montre qu’ici rien n’est bâti. Il y  une route qui passe, c’est tout », relate Benoit Tournet, de la direction du projet de ville de Vichy à la mission patrimoine. Dans les années 1845, la rue est construite sur toute la longueur. « À chaque parcelle, en 30 ans, un hôtel s’est implanté. Il reste seulement une dent creuse à l’emplacement du passage de l’Opéra. » Sur un plan de 1856, on trouve à l’emplacement du passage Giboin  un bâtiment signifié. Il occupe la largeur de la parcelle avec deux ailes en retour. Et puis, en 1887, le guide de l’étranger à Vichy fait état du grand hôtel Mombrun et du casino. « Il n’a pas commencé à Giboin mais un peu à côté. De fil en aiguille, il se développe sur toute la parcelle attenante et on se retrouve avec un ensemble hôtelier qui prend une grande importance. »

Une verrière d’origine, fixée sur des colonnettes en fonte

Cet établissement évolue d’une manière assez exponentielle car à force de rajouter des volumes, vient la question de remplacer le jardin situé à l’arrière par une construction un peu plus spéciale. « On transforme la base des bâtiments pour accueillir vingt-et-un commerces dans un passage réalisé d’une seule traite. » Les plans sont dessinés par l’architecte Antoine Percilly. « On ne va pas accueillir n’importe quelles boutiques. Il faut un certain standing. » Alors on installe un éclairage avec des becs à gaz qui va progressivement s’électrifier et une couverture intégrale avec un système de colonnettes en fonte très moderne pour l’époque. Il connaît rapidement un grand succès. L’hôtel continue de s’agrandir jusqu’au début du XXème siècle. « Quasiment jusqu’à l’Astoria. » En 1905, à l’occasion de l’installation de l’hôtel des Postes dans l’ancienne salle à manger du Cercle des Étrangers qui s’était installé là, on perce un second passage, parallèle et relié au premier, l’actuel passage de l’Opéra. Réquisitionné lors de la Première Guerre mondiale pour servir d’hôpital militaire, il retrouve ensuite son activité au début des années 20. Il entame son déclin un peu avant le second conflit mondial sans jamais pouvoir l’enrayer et ferme ses portes, en 1992, pour devenir une résidence. Aujourd’hui, le passage est parfaitement conservé, à l’identique, et son objet commercial reste inchangé. Preuve qu’il n’a rien perdu de son attrait, toutes ses cellules sont occupées.


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