Vichy > Son patrimoine > Le kiosque à musique de la source de l’Hôpital


Le kiosque à musique de la source de l’Hôpital

Le kiosque à musique de la source de l’Hôpital - VICHY UNESCO

Cœur battant du parc, ce kiosque est situé au centre de la galerie « en fer à cheval » voisine de la source de l’Hôpital. Il constitue le point de ralliement des vichyssois, des curistes et des touristes.

Construit en 1902 par Lucien Woog, le « pavillon de jardin » (selon la signification du mot d’origine turque « Kieuchk » dont il est issu) est entouré par les feuillages des arbres environnants. Toute la partie sud du Parc des Sources s’organise autour de ce petit ouvrage qui illustre la symbiose entre la nature et l’architecture réalisée dans la « Reine des villes d’eaux ».

Quand le kiosque s’installe dans le paysage thermal

L’engouement pour ce « pavillon» évoquant le plaisir de l’eau et de la promenade en plein air s’est développé à partir de la fin du XIXe siècle dans les villes de villégiature. Un an après l’ouverture du Casino voulu par Napoléon III, le premier kiosque à musique voit le jour à Vichy en 1866. Il vient remplacer la simple estrade en bois installée à proximité immédiate de la façade principale de l’établissement de jeux et de divertissements.

Dès lors, les kiosques vont faire partie intégrante de l’architecture de la cité thermale qui en comptera sept au début du XXème siècle, incluant les kiosques à journaux. Il n’en subsiste plus que deux à musique aujourd’hui, dont celui qui trône à côté de la source de l’Hôpital. Tandis que le kiosque situé entre le Casino et la rue Wilson a été déplacé, celui initialement installé en 1866 avait été démantelé lors des travaux d’aménagement entrepris en 1899.

Fonds patrimoniaux de la Ville de Vichy

La musique à portée du public

La construction du kiosque actuel s’inscrit dans le programme de modernisation du quartier thermal porté par Charles Le Cœur et Lucien Woog. Quatre ans seront nécessaires (de 1899 à 1903) pour mener à bien leur projet. Vichy se transforme alors en une ville-parc, où les curistes peuvent se rendre d’une source à l’autre sous une galerie-promenoir. Elle se trouve prolongée de part et d’autre de la source de l’Hôpital par une galerie marchande en hémicycle. C’est en son centre que va être édifié le nouveau kiosque bâti sur un soubassement de pierres et accessible de chaque côté par un escalier d’une dizaine de marches. De plan octogonal, il est couvert d’un toit à auvent polylobé soutenu par des colonnes de fonte; des motifs étoilés d’inspiration orientale se détachent sur son plafond. Le ferronnier d’art Émile Robert y reprend ses frises de chardon qui courent sur les galeries. Sur le garde-corps du kiosque, il développe un décor de portées de musique ornées de clefs de sol et de notes. Les balustrades reproduisent ainsi les premières mesures de six chansons traditionnelles parmi lesquelles  Au clair de la Lune, J’ai du bon tabac, ou encore Frère Jacques.

Un point de rassemblement incontournable

Devenu depuis son installation un lieu de passage et de rencontre obligé, le kiosque rassemble les amateurs de musique et les autres à divers moments de la journée. À la Belle-Époque, les soins commençant très tôt, concerts et spectacles sont organisés dès 8h30 du matin pour faire patienter les curistes entre bains, massages et prises d’eaux. Au fur et à mesure des saisons thermales, son audience s’élargit. Il accueille le grand concert du début d’après-midi, un rendez-vous très prisé par les Vichyssois et les curistes qui peuvent louer leurs chaises. Ils apprécient la qualité des musiciens qui jouent sur place, pour la plupart lauréats des Conservatoires.« J’ai connu les chaisières qui proposaient un siège pour quelques dizaines de centimes. À cette période, l’Opéra de Vichy constituait son orchestre symphonique pour l’été autour d’un chef souvent prestigieux qui se produisait régulièrement au kiosque. »  Clarinettiste, Pierre Corre préside l’orchestre d’Harmonie de la ville qui fête ses 125 ans d’existence en 2022. «Le kiosque de la source de l’Hôpital représente la scène de prédilection de notre formation forte d’une soixantaine de musiciens. Nous y avons déjà donné plus de mille concerts. »

Carte postale, vers 1907, (Fonds patrimoniaux de la Ville de Vichy)

Une popularité jamais démentie

Il s’avère impensable de passer sans s’arrêter à cet endroit qui continue de rythmer la vie de la cité thermale. Dans Maigret à Vichy,  c’est au kiosque de la source de l’Hôpital que le commissaire croise la victime dont il devra ensuite résoudre le meurtre (Georges Simenon-1968). Les lundis du kiosque perpétuent la tradition pendant la saison estivale en juillet et août. «Nous proposons à 21 heures un répertoire de pièces populaires dans le sens noble du terme : opérettes, ouvertures d’opéras connus ou musiques de films sont autant de morceaux musicaux qui attirent à chaque fois un public nombreux. Ces dernières années, nous avons pu observer une hausse de la fréquentation. »

Affiche « Vichy Mon amour » édition 2021 – Monsieur Z

Cet édifice modeste contribue grandement à l’animation de la Reine des Villes d’eaux. Déjà rénové à plusieurs reprises, le kiosque devrait bientôt profiter de la restauration complète du parc des Sources.


Partagez sur :